Lettre ouverte aux citoyens
25 avril 2020

PETIT JOURNAL DU CORONA : les jeunes de Masure 14 prennent la plume pour donner leur vision du confinement, du virus et de notre société. Une manière d’affirmer sa citoyenneté et de montrer que les jeunes sont plus pro-actifs et positifs que jamais.

Lettre ouverte aux citoyens.

C’est le cœur lourd que j’écris ces quelques mots. Je ne saurais à qui les dédier car aujourd’hui il est difficile de savoir qui nous dirige. Voilà déjà quelques mois que nous vivons une situation de crise. Selon certains dires, elle serait encore bien pire que celle de 2008. Et pour cause, le monde est à l’arrêt. Un virus se propage à l’ensemble du globe, c’est la panique à bord : il prend hospice chez qui veut bien l’accueillir. Au journal télévisé, le décompte s’affiche comme les chiffres du loto, la population n’a d’yeux que pour lui. Me rappelant ce conseil prodigué par ma professeure de français lors de ma dernière année secondaire de : « ne jamais agir sous le coup de l’émotion, il faut savoir prendre du recul sur une situation pour mieux l’appréhender. » Aujourd’hui avec un peu de recul, je peux constater que beaucoup de choses qui font partie de notre vie tuent bien plus que ce virus. Selon les chiffres de l’OMS, par an, l’alcool est cause de décès de près de 3 000 000 de personnes dans le monde, le tabac (fumeurs passifs et actifs) près de 6 000 000 et la grippe saisonnière près 650 000 décès. Pourtant, pour l’alcool et le tabac, exception faite à ces quelques campagnes de sensibilisations et ces deux trois photos chocs sur les paquets de cigarettes, sont des produits en vente partout, légalement. La grippe, elle, nous nous y sommes habitués au point d’oublier qu’elle aussi cause des décès, et ce dans l’indifférence totale. Par l’intermédiaire des médias aussi divers que variés, on nous sert une peur latente et on nous enferme chez nous, nous privant de bien nombre de nos libertés fondamentales tout ça sous l’égide du bien commun. Mais qu’en est-il réellement de ce bien commun lorsqu’on nous prive l’accès à l’éducation? L’accès à la culture? Au divertissement qui nous permettait jadis d’oublier le temps d’un match de foot les problèmes du quotidien? Lorsqu’on est incapable de rendre visite à son parent mourant ou isolé ? Qu’en est-il du bien commun lorsqu’on encourage la population à la délation? lorsque des contrôles de police se terminent par un meurtre ou la perte de sa jambe? Enfin Ou est-il lorsque nos dirigeants trouve ça populiste et indécent de devoir baisser leurs salaires pour aider à remonter l’économie? Malheureusement loin de tout ça. Mais en tant que bon citoyen, on se doit de respecter les règles du confinement, l’état l’a décidé et tant et aussi longtemps que cette crise causera de morts, nous ne reverrons pas le monde qu’on a connu il y’a un mois. Alors, la faute à qui? A celles et ceux qui n’ont pas respecté les règles, ou à ceux qui nous dirigent ? Ces gens qui prennent des décisions sans vraiment concerter ni le peuple, ni les personnes qualifiées. Ces mêmes gens qui commandent des masques dont on ne peut faire usage, ces mêmes gens qui appellent la population à se serrer la ceinture tandis qu’eux continuent à s’en mettre plein les poches? qui prennent très peu en considération la sécurité du personnel soignant ou encore qui confient l’avenir écologique aux mains du plus puissant fonds d’investissement au monde principalement actif dans l’industrie pétrolière ?. N’est-ce pas finalement de leur faute, par leur discours contradictoire, pas très clair et confus? Et lorsque tout cela sera terminé, que nous restera-t-il ? Que restera-t-il à tous ces indépendants forcés de mettre la clé sous la porte? Que restera-t-il de nos libertés ? De nos salaires? De ces taxes qui ne cesseront d’augmenter ? Pas grand chose si ce n’est à mon avis une révolte populaire qui ne cesse de gronder, un ras-le-bol d’une population fatiguée de donner encore et encore, des hommes et des femmes qui en auront marre d’être pris pour des cons.

Un article écrit par Raphaël Baling